Autoconsommation électrique : un avantage pour vous et pour la France, selon l'Ademe

De plus en plus de Français choisissent de produire et de consommer leur propre électricité grâce aux panneaux solaires. Une pratique qui permet non seulement de réduire les factures d'énergie, mais aussi de contribuer à l’équilibre du système électrique national, comme le souligne l'Agence de la transition écologique (Ademe) dans un récent rapport.

Un soutien pour la transition énergétique

À fin 2024, la France comptait plus de 677 000 installations d’autoconsommation individuelle, un chiffre en forte croissance, avec une augmentation de 54 % par rapport à 2023. Selon l'Ademe, cette tendance est une véritable opportunité pour notre pays, car elle s'inscrit dans une dynamique de développement des énergies renouvelables, essentielle pour atteindre la neutralité carbone.

En plus de cet aspect environnemental, l’autoconsommation permet d'anticiper la hausse prévue de la consommation d’électricité, due à l’électrification de nombreux usages (chauffage, mobilité, etc.). Cette pratique constitue donc une solution pour alléger le réseau électrique et aider à maintenir un bon équilibre entre l'offre et la demande.

Un meilleur équilibre pour le réseau électrique

L’Ademe explique que la production d’électricité solaire incite les utilisateurs à consommer principalement en journée, entre 10 h et 16 h, lorsque l’ensoleillement est maximal. Cela permet de décaler une partie de la consommation électrique, comme le chauffage de l'eau ou la recharge des véhicules électriques, ce qui aide à réduire le pic de consommation généralement observé en soirée. En outre, comme ces installations sont souvent installées sur les toits, elles occupent moins d’espace au sol, ce qui limite l’artificialisation des terres, un facteur important pour la décarbonation de notre énergie.

Un investissement rentable

L’aspect économique de l’autoconsommation est également intéressant. En 2024, le coût de production d’un kilowattheure (kWh) solaire pour une installation de 3 à 9 kWc variait entre 13 et 19 centimes d’euros, alors que le prix du kWh sur le marché classique est de 25 centimes. L’autoconsommation se révèle particulièrement avantageuse pour les professionnels dont l’activité se déroule en journée, tels que les agriculteurs ou les entreprises industrielles.

Dans les régions ensoleillées, comme le Sud de la France, les coûts de production sont encore plus bas. Par exemple, pour une installation de 36 kWc, le prix du kWh peut descendre jusqu'à 14 centimes, tandis que pour des installations plus grandes (100 kWc ou 250 kWc), ce coût peut descendre à 12 centimes et 11 centimes respectivement.

Rentabilité et autoconsommation

Cependant, la rentabilité d’une installation dépend de la part d’énergie consommée sur place. Pour les installations de moins de 9 kWc, il est souvent plus profitable de revendre une partie de la production excédentaire que de tenter de consommer toute l’électricité produite. En 2024, les tarifs de rachat pour l’électricité excédentaire sont devenus plus attractifs que ceux des projets qui consomment l’intégralité de leur production.

De plus, consommer trop peu de l’énergie produite peut ralentir le retour sur investissement. Par exemple, pour une installation de 3 à 9 kWc, si seulement 25 % de l’énergie produite est consommée, l’amortissement peut prendre jusqu’à 19 ans. En revanche, si 45 % de la production est utilisée, l’équipement devient rentable en 14 ans en moyenne.

Optimisation de la production solaire

L’orientation des panneaux solaires joue un rôle clé dans l’optimisation de la production. Bien qu'il soit tentant d’installer les panneaux plein sud, l’Ademe conseille d’envisager plusieurs orientations (Sud, Est, Ouest). Même si la production est légèrement réduite (environ 10 %), cela permet d’étaler la production sur la journée, ce qui améliore le taux d'autoconsommation de 6 %.

Le stockage de l’énergie : un choix à considérer avec précaution

Enfin, l'Ademe recommande la prudence avant d’investir dans des batteries pour stocker l’électricité excédentaire. Bien que cela puisse sembler une bonne solution pour maximiser l’autoconsommation, la production et la fabrication des batteries nécessitent des ressources minérales et métalliques, ce qui peut poser des problèmes environnementaux. L’agence propose plutôt de décaler les gros usages énergétiques durant la journée et de privilégier le stockage via des véhicules électriques, qui peuvent être rechargés pendant les heures ensoleillées.

Ainsi, l’autoconsommation photovoltaïque représente une solution gagnant-gagnant, tant pour les particuliers que pour la collectivité, en contribuant à la transition énergétique tout en permettant des économies d’énergie significatives.